Transport ferroviaire : l’AUTF porte la voix des Chargeurs à l’Assemblée nationale
Auditionnée à deux reprises par M. David Valence, député des Vosges, rapporteur pour avis du budget 2023 des transports ferroviaires et fluviaux du projet de loi finances, l’AUTF a porté la voix des chargeurs sur les conditions nécessaires pour développer le mode ferroviaire à court et moyen terme et faire de ce mode de transport une solution crédible pour aider les chargeurs à décarboner les chaines logistiques.
Un rebond inédit pour le fret ferroviaire depuis 2015
L’AUTF a mis en avant l’efficacité et la résilience des services ferroviaires durant la crise sanitaire qui désormais se traduisent en chiffres. Avec une progression de 1,1 % , la part modale fret entre 2020 et 2021 a atteint 10.7% et 35,8 Mrds de tkm, soit le meilleur total depuis 2015.
Dans ce contexte de progression du transport ferroviaire, les chargeurs confirment leur besoin de s’appuyer sur ce mode de transport pour faire face aux nombreux enjeux auxquels ils sont confrontés à commencer par la nécessaire décarbonation de leur chaine logistique mais également pour répondre aux défis auxquels est désormais confronté le transport routier : pénurie de conducteurs, décarbonation des chaines logistiques et transition énergétique qui suscite de nombreuses questions.
Une mobilisation de l’ensemble de la filière ferroviaire en 2021 qui reste à confirmer
La filière ferroviaire avec l’Alliance 4F s’est mobilisée de façon inédite et la l Stratégie Nationale pour le Développement du Fret Ferroviaire a permis de définir une feuille de route complète pour renforcer l’attractivité du transport ferroviaire sur tous les sujets : performance du réseau, performance de l’exploitation ferroviaire, innovation et attractivité pour les chargeurs.
Les résultats sont tangibles, mais encore trop timides pour rassurer les chargeurs dans un contexte de turbulences internationales.
Quelles conditions pour y arriver ?
A court terme, la filière a besoin d’être accompagnée financièrement dans le PLF 2023.
De nombreux acteurs doivent opérer des transformations plus ou moins lourdes et faire aux aléas conjoncturels susceptibles d’obérer la croissance de la filière: surcoûts de l’énergie, inflation sur tous les postes faisant gonfler les enveloppes budgétaires pour les travaux (400M € manquants, qui seront soustraits en premier lieux des lignes ferroviaires les plus utiles au fret).
Donner de l’air aux opérateurs ferroviaires et au réseau doit leur permettre d’accélérer sur le développement et la commercialisation d’offres innovantes et de mettre en place des modèles économiques pérennes pour augmenter les chances de rebond et de croissance du mode ferroviaire.
Au-delà de ces enjeux financiers, la croissance de ce mode passe par la nécessaire implication du Ministre des Transports, soutenue par celle de la Première Ministre avec une réelle volonté politique de valoriser le mode ferroviaire comme une solution crédible pour réduire les externalités négatives du transport de marchandises.
Il s’agit d’un véritable choix de société, les entreprises ont besoin de cette visibilité pour construire et adapter leurs stratégies.